Chacun s'aligne sur le départ avec les idées claires sur son objectif.
Lionel et Ben ont préféré prétexter une interview avec Carl Lewis pour ne pas
s'aligner et éviter une humiliation cuisante sur le bitume. Eliot s'est cette
année dissimulé dans la team du retrait des dossards pour profiter des
avantages de la course tout en s'épargnant la souffrance des 10km. Cosette, Cédric,
Idris, Jérémie, Julie et Lilian sont quant à eux bien déterminés à battre leurs records personnels.
Avant que le départ ne soit donné, la team Jolie Foulée a déjà signé une remarquable performance. Fraîchement débarqué d'Amsterdam, Cédric, le Yohan Diniz du Congo, réalise pour la première fois de l'histoire un sans-faute. Il n'oublie pas de retirer son dossard, pense à apporter son certificat médical et a même emporté avec lui des chaussures de running. C'est donc confiante que la team se présente sur la ligne de départ, SAS moins de 45min. La confiance justement, elle va en prendre un sacré coup lorsque notre Denis Brogniart national converse au micro avec Carl Lewis quelques instants avant le coup de feu. Alors que nous sommes convaincus que Denis va cordialement proposer à Carl de participer à la nouvelle saison de Ko-Lanta, il lui tend le pistolet pour donner le départ. "Putain ! Fais-pas le con Carl !" nous exclamons-nous lorsqu'il pointe le gun en direction des 10 000 coureurs. Il tire. Vers le ciel. Ouf ! Ça y est, la meute est lancée à toute allure à la poursuite de son objectif. Au deuxième kilomètre nous apercevons le fameux raccourci qui pourrait nous faire gagner la course avant-même de l'avoir véritablement courue. Nous poursuivons finalement la rue de Rivoli en nous disant qu'il serait trop con d'esquiver le ravitaillement du km 5. Si "ravitailler c'est tricher", il est en revanche particulièrement jouissif de pouvoir balancer le verre de Powerade sur les coureurs qui nous ont pris pour lièvre. Le faux-plat des Grands Boulevards nous fait regretter d'avoir fait les cons le km précédent. "Bordel, Chipotle est fermé !". Nos rêves de burritos. partent en fumée. On passe des espoirs au désespoir en se rappelant que le bistrot Chez Dominique F est clos lui aussi le dimanche matin. Foutu pour foutu, on donne tout pour rallier l'arrivée en trombe. Ça pioche, la foulée est parfois vilaine mais toujours efficace. Les enceintes après le huitième kilomètre nous rappellent la dernière fois que nous avons avalé par mégarde du GHB en discothèque. Enfin ! La voici. La Place Vendôme désormais célèbre pour sa zone photo. Les photographes disposés tout le long de la chaussée nous prouvent que nous avons bien fait d'aller la veille chez le coiffeur à 8€. Nous écartons les coureurs qui osent nous serrer de trop près, faisons pointer nos tétons et déclenchons notre sourire numéro un pour entrer dans la postérité. Le sprint final est lancé.
C'est Idris qui franchira le premier la ligne d'arrivée en 42'36". Record Personnel. Jérémie arrive une minute plus tard en 43'39". Record Personnel. Lilian complète le podium en 46'45". Cédric achève le calvaire en 47'41". Il s'avouera quelques jours plus tard "déçu de son chrono". Le retour au plat pays ne sera pas fastoche, lui qui a fait croire à ses collègues hollandais qu'il courait le 10K en 37'41". Julie tape le parcours en 48'09". Cosette boucle l'affaire en 1h20'27" et monte sur la deuxième marche du podium des filles de la team. Même si Idris est encore en train de chercher le ravitaillement de l'arrivée, nous nous rendons sur le village pour admirer notre chrono sur l'écran géant et arborer fièrement notre belle collection de breloques. Une bonne surprise viendra ponctuer ce dimanche matin pas comme les autres, alors que nous discutons tranquilos de la poitrine d'Ellie Goulding sur le village. Jérémie entend derrière lui un énérgumène s'exclamer :
- "Oh la Jolie Foulée ! Comment ça va ?".
Il se retourne et découvre Bob Tahri, vainqueur de la course.
- "Hé
Bob !"
- "Alors t'as couru ?"
- "Bien sûr ! Et j'ai pété mon chrono. 43'49" Et toi alors
?"
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