17 octobre 2013

MIMOUN VS ZATOPEK. MOUSTACHE OU CALVITIE ?


Anecdotes, records, style, vieux… La course à pieds doit beaucoup au passé. Jolie Foulée vous fait revivre les plus grands moments à sa façon.

Assis dans votre canapé ou au bistrot, vous allez voyager dans les années 50 où la rivalité entre Alain Mimoun et Emil Zatopek ne se limitait pas à une cadence de foulées. Question style, les deux champions se menèrent une féroce bataille. Qui du fier moustachu français ou de la figure de proue chauve du communisme a laissé le plus bel héritage? Moustache ou calvitie, nous vous aidons à faire votre choix.

ALAIN MIMOUN, LA FRANCE A UN INCROYABLE TALON
           
L’homme qui à 92 ans courait toujours 10 à 15 kilomètres par jour à Champigny-sur-Marne fut le plus bel ambassadeur de l’allure à la française. Chevelure saillante, débardeur laissant pectoraux et biceps s’exprimer, le bel Alain était un fervent défenseur du coq Gaulois. Attaché aux symboles, il s’érigea contre la décision du CNOSF en 1997 de retirer le boss du poulailler des maillots des athlètes français lors des compétitions internationales. Comme tout esthète qui se respecte, le Champion Olympique du marathon en 1956 à Melbourne trimballait dignement sa moustache dans son quotidien de garçon de café et sur les podiums du monde entier.  


Celui qui fut découvert au Stade Municipal de Bourg-en-Bresse (dans l’Ain, département 01, comme le hasard fait bien les choses…) était habitué à courir les attributs apparents. Short satiné, paquet en avant, il fut sans aucun doute l’un des premiers à pratiquer le freeballs en compétition.


EMIL ZATOPEK, LE TCHEQUE EN BOIS

Moins flamboyant mais tout aussi intrigant, le premier chauve à passer sous le seuil des 29 min sur 10km n’était pas du genre à se laisser faire. Poum-poum short au-dessus du nombril (ou nombril en-dessous du poum-poum short c’est selon), Emil le Terrible nous rappelle la plus bombasse des poufiasses du collège. Mauvais survèt, calvitie non assumée, débardeur plongeant sur un torse peu musclé, il a tout du soviet mal affirmé. Malgré un style de course qui a inspiré Christopher Froome, la locomotive tchèque laissa sa trace dans l’histoire en remportant l’Or Olympique sur 5 000m, 10 000m et Marathon en 1952 à Helsinki.


Après le Printemps de Prague en 1986, le Parti Communiste jugea qu’une telle dégaine ne faisait plus honneur à la Patrie et l’envoya trimer dans une mine d’uranium. Pris de passion pour les champignons, il délaissa finalement l’atome grâce à l’arrivée au pouvoir de Vaclav Havel.
Panier en osier, Barbour bien taillé et chaussures de ville enfilées, il combina sa passion de la course à pieds et de la cueillette pour aller faire le con en fôret. Peut-on rêver plus belle reconversion après une carrière si brillante?


BOIRE OU CUEILLIR, IL FAUT CHOISIR

Conseil Jolie Foulée:
Vous voulez savoir laquelle de ces deux légendes a les faveurs de vos potes? Fastoche, il suffit de regarder sous leur short.

Niveau style, la préférence de Jolie Foulée s’oriente logiquement vers le Champion des champions de L’Equipe en 1949 et 1956. Nous avons testé et approuvé en course deux éléments du style d’Alain Mimoun : la moustache et la pratique du freeballs. Nous vous les recommandons fortement. L’homme a su nous surprendre jusque dans ses dernières années en avalant les kilomètres en costard comme en survèt.



Pour tout savoir sur la légende Zatopek, nous vous recommandons la lecture de Courir, de Jean Echenoz

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